
"J'ai eu à la gare de Perpignan une espèce d'extase cosmogonique plus forte que les précédentes. J'ai eu une vision exacte de la constitution de l'univers.» Expliquait le maître du surréalisme.
Elle était l'une de ses muses, elle fut l'un de ses tableaux majeurs. Quelle sorte de relation peut entretenir un artiste surréaliste avec une gare ? D'abord, la culture catalane. Salvador Dalí et Perpignan la partagent. Ensuite, l'inspiration : "C'est toujours à la gare de Perpignan que me viennent les idées les plus géniales de ma vie", confiait le maître espagnol des beaux-arts dans son Journal d'un Génie, en 1964, ajoutant même que, pour lui, "l'arrivée à la gare de Perpignan est l'occasion d'une véritable éjaculation mentale".
C'est dit. Le 19 septembre 1963, l'illustre marquis de Dalí de Púbol a une vision : "l'univers, qui est l'une des choses les plus limitées qui existe, serait, toutes proportions gardées, semblable par sa structure à la gare de Perpignan", indique-t-il dans son Journal. Il décide donc, le 27 août 1965, d'effectuer, en tenue de “Grand Amiral”, un "voyage triomphal" depuis la gare de Céret (Pyrénées Orientales). Destination : Perpignan bien sûr, afin de proclamer la gare de la ville comme étant le "Centre du monde", lui donnant ainsi son surnom historique.